Publié dans Société

Cité Ampefiloha - 60 ans d'histoire et de métamorphose

Publié le vendredi, 16 août 2024

Géographiquement, la Cité qui porte le même nom est située au cœur même du quartier d'Ampefiloha. Créée en 1964, donc sous la Première République, et formée de logements sociaux contruits par la SEIMad, la Cité Ampefiloha proprement dite s'étend sur une superficie de 46ha. Elle est délimitée au Sud par les ministères ainsi que l'Hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona (HJRA), à l'Ouest par le Complexe Scolaire, au Nord par le quartier d'Ambalavao Isotry, enfin à l'Est par ceux d'Ampatsakana et d'Isoraka.

La Cité Ampefiloha compte 1080 ménages et sa population actuelle - environ 6000 âmes voire plus - est très cosmopolite : les 18 ethnies de Madagascar y sont représentées. Mais beaucoup de ressortissants étrangers y vivent aussi dont des Français, des Comoriens, des Chinois, enfin des Indopakistanais. 
A sa création l'année 1964, la cité fut essentiellement habitée par des fonctionnaires. Des personnalités comme le sieur Robert Edouard, qui fut à la fois sénateur et député de Madagascar ont marqué son histoire. Mais il y a aussi d'autres au parcours intéressants telles que Pulchéry Raharimalala (92 ans). Le cas de cette dame mérite d'être mentionné particulièrement car non seulement elle est considérée comme la doyenne de la Cité Ampefiloha, mais est aussi la mère de la députée de Madagascar, Maître Hanitra Razafimanantsoa. « J'ai passé ma jeunesse dans le secteur des buildings. 
A l'époque, bon nombre de professeurs, des ingénieurs, etc., étaient nos voisins », se remémore cette dame encore pétillante de joie de vivre. Mais la Cité a éduqué aussi de nombreuses futures et éminentes personnalités politiques telles que Daniel Ramaromisa,  ou encore l'actuel président du Sénat, le Général Richard Ravalomanana. « J'ai grandi ici, dans le building, et j'étais un élève du lycée de la seconde jusqu’à la terminale. Nous jouions souvent au ballon derrière le Hilton, devenu actuellement  Carlton », déclare le Général devant son auditoire, lors de la cérémonie d'ouverture de la commémoration et l'inauguration de la stèle des 60 bougies de la Cité, hier.  
La Cité Ampefiloha, c'est aussi un quartier d'artistes. L'auteur compositeur Jean Rabary y a créé les groupes de variété très appréciés du public tels que Troupah ou Telo Miova, dans les années '70.
De son côté, le chef Fokontany d'Ampefiloha Cité a souligné l'unité de ses habitants. « A la Cité règnent l'amitié et la fraternité comme Me Hanitra venait de rappeler dans son discours. De nombreux politiciens, toutes mouvances confondues, y cohabitent sans problème », assure Nirina Rambelomanana, alias Ramaka, ce membre actif et non moins chanteur au sein d'une talentueuse chorale. Voilà maintenant près de 58 ans que ce président du Fokontany vit dans cette Cité. « Je considère cette Cité comme une terre ancestrale. Nous avons même envisagé d'y construire notre caveau familial », renchérit-il.
Pour revenir à la Cité, elle a subi une grande métamorphose durant ses soixante années d'existence. Si auparavant, et à l'instar des bâtiments ou building, les pavillons qui constituent l'autre type de logement étaient homogènes avec le même coloris, donnant une certaine harmonie à l'ensemble, actuellement chaque propriétaire personnalise son bâtiment. Certains ont transformé leur paisible pavillon de jadis en un tour à quelques étages.
« Je ne m'y retrouve plus. Dire qu'en 1987, la 554 a conservé encore le même aspect qu'en 1964. A présent, je n'arrive plus à la reconnaître avec ce tour branché et très tendance », philosophe G., sa grand-mère paternelle en était la propriétaire. Un sentiment de dépaysement partagé pour votre humble serviteur, qui vécut encore l'époque où les jeunes de la Cité Ampefiloha ont inventé des noms tels que « Péda et Couloir », « Loup Gris », « Santos et Fianarantsoa », « Panthère Noire » et enfin « Kintana, Saint-Etienne et Amerikanina », pour délimiter les 5 secteurs de celle-ci.
Franck R.

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Editorial

  • Tout feu, tout flamme !
    Au propre comme au figuré, la Grande île brûle. A Madagasikara, le climat sec et chaud est synonyme de feu. D’une part, les feux de brousse viennent d’une pratique culturale, une tradition ancestrale depuis des générations, la culture sur brûlis, le « tavy ». Il consiste à brûler un espace précis ou délimité en pleine forêt de l’Est ou en pleine savane de l’Ouest, une étendue prévue pour la prochaine culture. Et la tradition ou la pratique se perpétue de génération en génération. Le drame, elle déborde vers des activités criminelles et destructrices. Les feux de brousse, des actes criminels, dévastent le pays. La légendaire forêt de l’Est, avec la vitesse de destruction des feux tous les ans, ne sera d’ici peu qu’une histoire ancienne. Les efforts des responsables au niveau du département de l’Environnement et du Développement durable pour sauvegarder la forêt semblent dépassés par les tragiques évènements.

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